LES ORIGINES
DE LA
NAVIGATION
La navigation (du latin " navis ", navire, et " agere ", conduire) est l'art de conduire un navire sur mer, dans les meilleures conditions, d'un point de la Terre à un autre. De nos jours les marins se servent de cartes, de compas, de lochs, de sextants, de sondeurs, de signaux radio et d'une foule d'aides électroniques qui donnent au navigateur sa position exacte sur la surface du globe. Les premiers navigateurs n'avaient rien de tout cela. Il fallut des centaines d'années aux premiers d'entre eux pour créer un outil aussi simple qu'un plomb au bout d'une ligne pour mesurer la profondeur de l'eau sous la coque. Durant cette période on naviguait de jour, toujours à vue de la côte, et l'on mouillait au crépuscule. Lorsqu'il leur arrivait d'être repoussés en pleine mer hors de vue d'une côte, les navires étaient perdus.

On pense que les Phéniciens, au 1er millénaire avant Jésus-Christ, furent les premiers à savoir utiliser les étoiles pour se diriger la nuit. Il est possible que cette connaissance leur soit venue de navigateurs orientaux. Parlant de la constellation de la Petite Ourse, le poète grec Arastos dit : " En se guidant sur elle, les hommes suivirent la route la plus courte... ". La Petite Ourse, qui comprend l'étoile polaire, toujours située au Nord, était le repère nocturne des Phéniciens. Ils savaient aussi qu'à midi, le Soleil se trouve franc Sud. Connaissance utile lorsqu'elle est associée à une autre aide à la navigation, la Rose des vents.

La Rose des vents était un tableau circulaire sur lequel on avait tracé les directions de certains vents. à l'époque d'Homère, vers 900 avant Jésus-Christ, les marins grecs fondaient leur orientation sur quatre vents particuliers, soufflant des quatre points cardinaux. Plus tard, on ajouta quatre nouveaux vents sur la Rose qui en portait désormais huit : Boreas, Kaikias, Euros, Apelitos, Notos, Lips, Zephuros, et Skiros de 45 degrés en 45 degrés. En se référant au Soleil à midi, ou de nuit à l'étoile polaire, le navigateur pouvait identifier le vent qui soufflait et fixer sa route en conséquence. Les Romains pour leur part, adoptèrent le système des huits vents mais les nommèrent différemment ; Tramontana, Greco, Levante, Sirocco, Mezzodi, et Garbino. Par la suite, la Rose des vents porta douze vents, puis seize et finalement trente-deux.

Dans un monde en développement ou le trafic maritime ne cessait de croître, il est surprenant que l'on ait si peu tenté de dresser des cartes marines. La première carte, en argile moulée, actuellement au British Museum, est datée d'environ 700 ans avant Jésus-Christ. Un peu plus tard, 200 ans avant Jésus-Christ, les géographes grecs tracèrent une carte ou le premier méridien et l'origine des latitudes y figuraient. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'Ératosthène traça une nouvelle carte du monde, avec des méridiens de longitudes et des parallèles de latitudes disposés de façon à passer par des points géographiques importants.
Au 1er siècle de notre ère, Marinos de Tyr entrepris de tracer des cartes marines de la Méditerranée et des eaux arabes. La grande difficulté résidait dans la transposition correcte d'une surface courbe sur une surface plane. Ce problème fut résolu par Ptolémée, aujourd'hui connu comme le père de la cartographie. Vers l'an 130 de notre ère, il élabora un procédé de projection conique simple. Il inventa plus tard, une méthode plus complexe, dite projection de surfaces égales, qui lui permit de dresser une carte sur 180º de longitude depuis les îles Canaries.

La géographie de Ptolémée reste encore célèbre et fournit toujours pour l'histoire, des renseignements des plus précieux...